La relance verte est une opportunité pour l’emploi

  •  Développement Durable  •  Mouvements écologiques  • 

30/07/2021   •   1302 vues
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Ce vendredi 10 juillet, la WWF a publié son rapport “Monde d’après : l’emploi au cœur d’une relance verte” en partenariat avec Ernst & Young. L’objectif : convaincre le gouvernement d’investir dans l’écologie pour réamorcer la création d’emplois. Une nouvelle preuve, s’il en est besoin, que développement durable et économie sont interdépendants.

La France est sur le point de se doter d’un plan de relance pour se relever de la crise sanitaire du Covid-19 et de ses impacts socio-économiques. Il s’agit d’une opportunité historique, par les montants financiers mobilisés, pour prévenir de nouvelles crises en accélérant la transition écologique à travers un plan de relance vert.

Voici le premier message clé du rapport de la WWF. La période actuelle est un tournant que l’ONG invite le gouvernement français à prendre pour être au plus proche des objectifs climatiques et sur la biodiversité définis par l’Accord de Paris. Le bénéfice serait, bien sûr, écologique mais se ressentirait aussi au niveau de l’emploi avec cinq secteurs ayant le vent en poupe : la rénovation énergétique, les énergies renouvelables, les transports durables, l’agriculture bio et le tourisme durable.

L’association estime que si l’État investissait 14 milliards d’euros supplémentaires par an dans la transition écologique durant la période 2020-2023, il pourrait soutenir 1 millions d’emplois en France.

Pourquoi la relance verte est-elle bénéfique pour l’emploi ?

Dans le rapport, se trouvent la prévision du nombre d’emplois soutenus d’ici à 2030 selon trois scénarios. Le premier, en orange, montre les données historiques en prenant en compte la crise économique actuelle. Malgré les engagements pris lors de l’Accord de Paris, la France est en retard et les scientifiques estiment qu’elle devrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 65% pour atteindre les plus hauts objectifs.

Le deuxième, en jaune, représente les objectifs actuels, définis par le gouvernement. Enfin, le dernier, en vert, correspond aux résultats que la France pourrait obtenir grâce à une Relance Verte qui privilégierait la transition écologique. Résultat : le nombre d’emplois serait doublé voire triplé.

Autre donnée intéressante : l’Organisation Internationale du Travail estime que quatre emplois seraient créés pour chaque emploi perdu avec la transition écologique.

De plus, il est important de noter que l’ensemble du territoire, notamment les régions rurales, profiterait d’une telle relance. En effet, plus de 80% des emplois soutenus sont situés en dehors de l’Île-de-France. Pour cause et en rappel de ce qui est indiqué plus haut, les énergies renouvelables et l’agriculture durable font partie des fers de lance de ce scénario.

Comment mettre en place une relance verte ?

Puisque nous sommes dans une période de changement, de transition, d’adaptation, profitons-en pour innover et amorcer la transition professionnelle. Le plan de Relance Verte doit s’accompagner d’un dialogue entre toutes les parties concernées. Ce dernier permet notamment d’anticiper et de lutter contre la précarisation en accompagnant les salariés qui auront besoin de se réorienter vers des emplois d’avenir.

Il y a environ un mois, la Relance Verte était un des sujets mis en avant dans les infos et discussions à la Une de LinkedIn. Dans ce billet, Philippe VERVIER, consultant chez Acceptables Avenirs, déclarait que celle-ci avait besoin d’une forte acceptabilité sociétale pour voir le jour. Les citoyens doivent être consultés et s’approprier ce changement pour que la société se transforme de manière durable.

En effet, pour en revenir au rapport de la WWF, les décideurs publics, les citoyens et les entreprises ont tous un rôle important à jouer.

Les pouvoirs publics ont la responsabilité de proposer et mettre en œuvre un projet de reconstruction économique, écologique et social ambitieux et inclusif. [Les entreprises] doivent […] [transformer] leur modèle économique pour mettre la sobriété, les services et l’innovation au service du bien commun. Enfin, les citoyens devront eux aussi modifier leurs comportements en adoptant des modes de vie et de consommation plus durables. Ils ont aussi le pouvoir d’interpeller les pouvoirs publics et les acteurs économiques.

La relance verte est l’affaire de tous

Chacune des trois parties doit prendre ses responsabilités au sujet des questions écologiques. Elle doivent aussi pouvoir être en mesure d’exprimer leurs idées, auxquelles les deux autres doivent prêter attention.

Un plan de relance verte efficace ne pourra se faire que si le projet des décideurs publics et des acteurs économiques prend en compte les revendications citoyennes. Le gouvernement et les entreprises doivent également se montrer rassurants en s’engageant à garantir la protection de l’emploi et des créations d’emploi ainsi que la sécurité des salarié·e·s – santé, qualité de vie au travail et salaire.

De cette manière, les citoyen·e·s l’adopteront plus facilement et rapidement. Ils et elles seront plus enclin·e·s à adapter leurs habitudes, voire leur carrière, pour rendre le monde meilleur s’ils et si elles se reconnaissent dans les mesures décidées et sont serein·e·s vis-à-vis de leur emploi.

Finalement, ce type de relance embrasserait totalement les 17 objectifs de développement durable de l’ONU. En plaçant les questions sociales, économiques et sociétales au service de l’environnemental, notre société pourra sortir de la crise sans heurt.

Vous pouvez lire l’intégralité du rapport de la WWF ici.

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